Aire d’accueil des gens du voyage

Un terrain situé le long de la D1201 doit être mis à disposition de la C2A pour l’accueil des « gens du voyage » . C’est l’occasion de mettre en évidence l’incohérence d’un système qui, tout en dénonçant le communautarisme, accorde des avantages à certaines communautés. Le texte de notre intervention lors de la séance du conseil municipal du 18 mai 2015 :

Dans notre république, tous les citoyens sont égaux quelles que soient leur origine, leur race, leur religion. Il est interdit de distinguer des communautés. Un maire n’a pas le droit de faire de différence entre ses administrés. Quand le maire de Béziers s’est permis de seulement faire un décompte statistique de certaines populations, la justice s’est immédiatement saisie et a ordonné l’ouverture d’une enquête. Dans ces conditions, a-t-on le droit de parler de « communauté des gens du voyage » ?

L’expression « gens du voyage » est une catégorie juridique du droit français introduite par la loi du 3 janvier 1969 sur « l’exercice des activités économiques ambulantes et le régime applicable aux personnes circulant en France sans domicile ni résidence fixe ». Pourtant on sait très bien que toutes les personnes entrant dans cette catégorie sont loin d’avoir une activité économique itinérante déclarée. On parle même de « gens du voyage sédentarisés », on se demande bien ce que cela signifie ! Cette expression tient de l’oxymore. Des gens du voyage qui ne voyagent pas sont comme des cyclistes qui ne font pas de vélo : peut-on encore les considérer comme tels ?

Si j’en crois l’encyclopédie universelle Wikipedia, « c’est dans un souci de ne pas désigner ethniquement une identité présente sur le sol français que le langage officiel utilise cette expression, la Constitution ne reconnaissant pas l’existence de minorités ethniques ou nationales ». On est donc en pleine hypocrisie républicaine. Les lois qui désignent une communauté parmi les citoyens et qui obligent les collectivités territoriales à favoriser celle-ci en lui affectant une partie du patrimoine public sont contraires à la Constitution. Ce sont des lois communautaristes qui remettent en cause l’égalité entre les citoyens. En tant qu’élus, nous avons le devoir de nous y opposer : nous voterons contre cette délibération.